Médiocres
« Les gens médiocres sont par définition opposés au mouvement, à l’élan, à la vie, car leur pauvreté intellectuelle et leur sécheresse d’âme les portent à faire obstacle à tout ce qui risque de les animer. Le manque de substance les rend pusillanimes, tristes, avares, hypocrites et lâches.
Ce sont les gardiens fidèles des situations et des biens acquis, des morales toutes faites, des lois refroidies, des rites morts. Ce sont les moutons de Panurge des partis politiques, les ouailles superstitieuses des cultes, les robots des ténèbres, les stérilisateurs de vie, les fourriers du règne de la bête.
Ils briment et assomment les vivants au nom même des grands précurseurs. Ils éliminent l’art au nom de l’art et tentent d’effacer Dieu au nom de Dieu.
N’ayant ni coeur, ni esprit, ni fidélité, ils sont pour l’éternité les sépulcres blanchis que vomissait déjà Elie-Artiste plus communément connu sous le nom de Krist. Niant, repoussant ou abaissant tout ce qui les dépasse, ils forment la masse énorme des fainéants spirituels de l’humanité qu’aucun amour ne réchauffera jamais.
Toutes les institutions dégénèrent et périssent sous le flot des médiocres. »
Louis Cattiaux, in Physique et Métaphysique de la Peinture, 1954