19 janvier – 02 mars 2019
vernissage le samedi 19 janvier, de 17h à 20h
Aussi vrai que son lieu d’énonciation imprègne toute parole, il n’est pas anodin que le peintre égyptien Ahmed Nosseir habite et travaille dans l’antique cité solaire d’Héliopolis car la réalité mystique de son œuvre picturale s’apparente à un soleil noir. La parole peinte de cet artiste est un cri d’angoisse surgi des abîmes chtoniennes de notre modernité. L’atmosphère lovecraftienne de ses toiles nous plonge dans un monde innommable (d’où de nombreuses œuvres « sans titre ») où se côtoient d’infernales entités goyesques aux yeux énucléés qui semblent nous dévisager jusqu’au tréfonds de notre être.
Le style d’Ahmed Nosseir évoque aussi bien l’expressionnisme, par la dislocation torturée des visages et des figures, que le fauvisme, dans le travail ensauvagé des couleurs qui participe d’une autre façon à la déshumanisation des formes.
Étrangement, et c’est la marque authentique de sa profondeur créatrice, le cheminement artistique du peintre ne s’enferme pas dans une vision horrifique sans espoir : du milieu de ces ruines pointe la possibilité d’un envol vers un soleil renaissant.
Alain Santacreu
janvier 2019
Ahmed Nosseir (né en 1957 au Caire, en Egypte) habite et travaille à Héliopolis, au Caire. Diplômé des Beaux-Arts du Caire et de l’École nationale des Beaux-Arts de Paris, il a récemment présenté les expositions personnelles suivantes : Peintures chez Karim Francis (Le Caire) ; A Retrospective ? chez Nile Sunset Annex (Le Caire). Il a participé a de nombreuses expositions de groupes depuis 1996, entres autres chez Skoto Gallery, New York et à Mashrabia Gallery, Le Caire.
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